Herve Guibert, ecrivain, photographe, journaliste, critique, disparu en 1991.
Dans les dernieres semaines de sa vie il realisa votre film autobiographique, 1 journal intime ou il filme sa maladie.
Ce film peut etre considere aujourd’hui tel une chronique des annees sida.
C’est filmer la vie quotidienne comme si de rien n’etait. Une vie calme, limite paisible, sans crise, sans bouleversement, sans exces. Une life qui a eut votre debut, dont il n’importe nullement qu’on se souvienne. Une vie qui aura une fin, ineluctable. Bientot
J’ai pudeur c’est ne pas se plaindre, comme si on acceptait son sort. Etre resigne, puisque de toute maniere il n’est jamais possible d’inverser le file des trucs.
Notre pudeur, c’est Realiser tel si on avait confiance en la rencontre fastflirting medecine, comme quand on pensait qu’elle allait vaincre la maladie, bientot.
La pudeur c’est ne point accuser. Ne point chercher nos responsabilites. Ne pas maudire le ciel ou la terre. Prendre juste les hommes a temoin.
La pudeur c’est ne diffuser le film qu’a titre posthume.
L’impudeur, c’est se filmer, sous toutes les coutures, dans chacune des positions presque. Etre pratiquement seul a l’ecran d’un bout a l’autre de la video.
L’impudeur c’est ne point eviter les gros plans. Filmer votre corps affaibli, amaigri, epuise.
L’impudeur c’est montrer l’existence qui s’eteint, qui disparait minimum a minimum, comme ma flamme d’une bougie qui a epuise sa reserve de cire.
L’impudeur, c’est votre maladie, la fond annoncee, la fond au quotidien plus proche.
L’impudeur, c’est penser au suicide. Parce que la vie est devenue intolerable.
L’impudeur, c’est affirmer le sida.
J’ai pudeur ou l’impudeur, le cineaste devrait-il prendre ? Pourquoi ne point chercher plutot un equilibre, ou un balancement de l’une vers l’autre, une alternance si reguliere qu’elle en devient imperceptible.
Notre pudeur et l’impudeur aussi.
Les damnes, des ouvriers en abattoir. Anne-Sophie Reinhardt, 2020, 65 minutes.
La ti?che en abattoir, nous en avions deja apprehende la dangerosite dans le film de Manuela Fresil, Entree du personnel. Au moment ou la question du bien-etre animal reste Sans compter que en plus mediatisee et presente a l’Assemblee nationale.
La soiree de Anne-Sophie Reinhardt, donne donc la parole a ces travailleurs une mort animale. Des paroles qui enfonce systematiquement le clou a propos de ce article particulierement inhumain – et deshumanisant – qui ne laisse intact ni la peau ni l’esprit. Un job qui nous fait redecouvrir le sens fort du mot alienation – etre votre autre que soi – puisqu’il ne pourra s’effectuer qu’en dissociant son esprit de son corps ainsi que la situation propose.
On voit de nombreuses point commun entre toutes ces diverses interventions. Et cela dresse un tableau effrayant, sans concession, ni Afin de les patrons ni concernant le systeme qui permet qui permet votre forme d’exploitation extreme.
Un simple resume de cela n’est presente limite que tel des constatations fait vraiment froid au dos. Un emploi donc que l’on ne choisit nullement, que l’on fait que parce qu’on ne peut jamais faire nouvelle chose. Un metier dans lequel on entre que Afin de plusieurs moment, plusieurs semaines au plus et que l’on n’a quitte nullement au bout de 10, 20, 30 annees. L’abattoir, votre lieu qui ressemble a 1 asile, ou cette « industrie d’une mort » ne peut que conduire a la folie.
Les descriptions d’une chaine d’embauche sont particulierement precises, votre realisme aveuglant. Et pourtant on ne voit aucun animal fond dans le film, aucune carcasse, aussi gui?re le moindre petit steak. S’il y a bien certains images d’animaux -un chien, une vache et quelques chevaux – il sont filmes dans la foret, derriere des buissons, limite flous. Notre souffrance ici, c’est d’abord celle des hommes, avant d’etre celle de l’animal.
L’originalite de la video, c’est de filmer ces travailleurs dans une foret, loin de l’abattoir donc, loin – tres loin – de leur lieu d’embauche. Du coup leur parole est presque apaisee, sans colere en tout cas. Sauf i§a particulierement vraiment, ou Mauricio, cet immigre italien, denonce sans i?tre capable de retenir ses larmes, le fait de devoir tuer des vaches pretes a mettre bas ainsi que devoir « jeter a la poubelle » leurs veaux de deja 25 kilos. Si tous essaient de ne point se presenter en victimes, on sent beaucoup pourtant que leur life ne va que se resumer dans ce metier ou ils ne trouvent aucune bribe de bonheur.
Alors, la soiree est-il une reponse a votre proces, montre en plusieurs images dans l’incipit, ou des travailleurs d’abattoir sont poursuivis en justice Afin de maltraitance animale ?
Un de ces travailleurs dira dans le film, traitant des vaches qu’il regarde au sein des yeux avant de leur administrer ma chance mortel : « Je hurle avec elles ».
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